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2010-2011

Le chantier Velasquez

 

FRANCAIS
La série comprend une cinquantaine de toiles et de nombreux dessins. La manière de procéder à été la même tout au long : d’abord un dessin, au crayon ou au stylo, du portrait de Velasquez pour en saisir l’expression. Je préfère peindre en regardant mon dessin plutôt que la reproduction, je me sens plus libre. Puis à l’aide de mon dessin je commence une première peinture centrée sur le visage et le buste, où je cherche à déterminer les couleurs que je vais utiliser pour parvenir à mettre le visage en lumière et en espace. Je me sers parfois des harmonies présentes dans le tableau de Velasquez, parfois je vais dans une direction toute différente. L’important est pour moi de réinventer la lumière. Tant que je n’ai pas trouvé cette lumière qui est en moi et qui va me permettre de peindre le visage dans l’espace, je ne peux passer à l’étape suivante des grands tableaux. Les grands tableaux pour la plupart, reprennent en toute liberté les compositions de Vélasquez dont je ne retiens que les éléments qui m’intéressent. Pour moi l’important est dans la couleur et la lumière, pas dans le dessin ou la composition.
Depuis 30 ans que je peins, Velasquez m’impressionne par son génie de peintre et de portraitiste, mais jamais je n’aurais pensé jusqu’à ce voyage à Madrid en février 2010, peindre d’après son oeuvre, puisque ma peinture qui est classique, cherche le même espace pictural tridimensionnel. Quelque chose que je ne saurais expliquer, de l’ordre de la rencontre, a été plus fort, puisque je suis resté toute une année à travailler d’après son œuvre.
Pendant cette année Velasquez est devenu le sujet de ma peinture et j’en ai éprouvé une grande joie. Ce fût aussi une manière de me confronter au difficile exercice du portrait, où pour moi, il faut faire passer le visage, de la surface sur laquelle le maintient le dessin, à l’espace où le propulse la peinture, par le travail du mélange des couleurs. Je me suis très vite aperçu que les visages qui sortaient de ma peinture me ressemblaient, ou ressemblaient à des êtres qui sont en moi. L’humanité des visages de Velasquez et surtout leur individualité, paradoxalement, m’ont servi à entretenir un dialogue avec moi-même.

 

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